Pour accueillir une clientèle internationale ou dans le cadre d’un plan de carrière à l’étranger, l’usage des langues étrangères reste primordial dans les métiers du service. Apprentissage, perfectionnement et application peuvent ainsi devenir des outils au service de l’évolution professionnelle.
Article paru dans le magazine Un oeil en salle N°12
Au-delà de l’apprentissage d’une (autre) langue, apprendre le dialecte d’un pays, c’est s’immerger dans sa culture. Une chance offerte aux élèves de l’Institut Paul Bocuse à Écully (69), où chaque apprenant côtoie des personnes de 70 nationalités différentes durant sonparcours de formation. « Un vecteur d’ouverture sur le monde », insiste Philippe Rispal, le responsable de la restauration, des arts de la table et des partenariats événements. Nous les encourageons à s’enrichir les uns des autres et à apprendre de plusieurs façons. Cela passe par des jeux de rôles pour les aider à parfaire leur maîtrise de l’anglais, ainsi que des cours d’anglais dédiés à notre industrie. La totalité des cours généraux sont, quant à eux, tous dispensés en anglais. Une deuxième, voire une troi-sième langue étrangère peut être proposée selon le niveau de l’élève, toutes enseignées par des professeurs natifs de la langue choisie. Derrière chaque langue se cachent une culture et des codes ; les jeunes en ont de plus en plus conscience ! »
« Nous encourageons les étudiants à s’enrichir les uns des autres et à apprendre de plusieurs façons. »
Philippe Rispal, responsable de la restauration, des arts de la table à l’IPB
UN NIVEAU D’EXIGENCE ADAPTÉ AUX DIFFICULTÉS DE RECRUTEMENT
Dans un contexte de recrutement devenu difficile, nombre d’entreprises ont revu leurs exigences enmatière de langues vivantes afin de compléter leurs équipes. C’est notamment le cas du Groupe Barrière. « Pour les zones frontalières, touristiques et à l’étranger, nous sommes très sensibles aux langues étrangères. Sur les postes opérationnels, nous ne proposons pas forcément de reconnaissance supplémentaire pour une LV3 ou une LV4, mais cela peut être un plus dans une optique de carrière. Ce type de profil évoluera plus facilement au sein du groupe, en France comme à l’international, explique André Decoutère, le directeur des ressources humaines. Malheureusement, dans le contexte actuel, nous sommes forcés d’être moins difficiles. Nous encourageons donc nos équipes en place à faire usage de leurs comptes personnels de formation pour s’améliorer au quotidien. Nous avons également une masse de notre temps de formation allouée au perfectionnement des collaborateurs que nous aime-rions voir nous accompagner à l’international. »
« Je me suis même mise à écouter du hip-hop dans le but de mieux comprendre les codes référents des jeunes lorsqu’ils parlent du vin. »
Pascaline Lepeltier, sommelière, MOF et MSF 2018
UN APPRENTISSAGE PLURIDISCIPLINAIRE
Pour la sommelière Pascaline Lepeltier, doublement titrée MOF sommellerie et Meilleure Sommelière de France en 2018, installée à New York depuis plusieursannées, l’apprentissage d’une langue se parfait au quotidien. « L’art de la nuance est essentiel afin de transmettre un ressenti. Le fait d’écrire en anglais m’a beaucoup aidé dans les constructions de phrases. J’ai également pris des coaches afin d’apprendre à parler en public dans une autre langue, ce qui a nettement amélioré mon niveau en salle. Pour la compréhension, j’ai regardé beaucoup de shows télé. Les invités parlent vite, et les accents sont parfois très marqués. Je lis également beaucoup de livres sur le vin qui viennent d’Angleterre, d’époques différentes. Cela permet de nuancer le propos avec un vocabulaire plus soutenu. Je me suis même mise à écouter du hip-hop dans le but de mieux comprendre les codes référents des jeunes lorsqu’ils parlent du vin. Je vois le sommelier comme un interprète des goûts du client. » Selon elle, « comprendre ce qu’il souhaite, quel que soit son niveau de connaissance ou de langage est donc essentiel pour lui permettre de passer le meilleur moment possible, quel que soit l’endroit où l’on se trouve sur terre. »
« Nous encourageons nos équipes à s’améliorer en place à faire usage de leurs comptes personnels de formation pour s’améliorer au quotidien.«
André Decoutère, directeur des ressources humaines du Groupe Barrière