Sur 70 candidats inscrits, ils étaient 9 à tenter de décrocher le titre « Un des Meilleurs Ouvriers de France » dans la classe sommellerie, les 30 septembre et 1eroctobre, au Château de Fonscolombe (13). Des résultats « très serrés », selon le président de classe Philippe Faure-Brac, marqués par une épreuve de service qui aurait fait la différence pour 4 d’entre eux. Les promus recevront leur diplôme et leur médaille à la Sorbonne en mars 2019.
« Nous avons vécu une belle finale avec un très haut niveau de candidats ; on savait que ça allait être serré même si 4 se détachent. Il y a toujours des éléments de la vie et du métier, mais qui en même temps ne sont pas un hasard ; c’est un ensemble de faisceaux positifs et moins positifs qui font qu’on peut déterminer les choses. La caractéristique du concours « Un des meilleurs ouvriers de France », c’est sa dimension très professionnelle ; on met les finalistes dans les conditions du métier, leur quotidien, et non pas dans celles d’un sommelier qui aurait tout appris pour pouvoir bien réciter les choses », résume Philippe Faure-Brac, président de la classe sommellerie, assisté par Serge Dubs, directeur du concours.
La note du service représentait la moitié des points. Elle a, semble-t-il, fait la différence pour les 4 lauréats : Eric Goettelmann (Relais Bernard Loiseau, Saulieu), Jean-Baptiste Klein (La Table d’Olivier Nasti, Kaysersberg), Pascaline Lepeltier (Racines, New-York), Nicolas Vialettes (Taillevent Paris). Ils devaient gérer deux tables, 4 et 2 couverts, chacune avec un scénario précis (le client qui ne prend pas de viande mais du poisson, celui qui ne veut pas de dessert mais du fromage, etc), tout en étant épaulé par un chef de rang et un commis sommelier issu du lycée hôtelier Bonneveine de Marseille (13). « Ils ont un fait un joli service à la fois technique, rythmé et émotionnel. Il faut faire passer de l’émotion dans notre métier, mais tout en ayant une structure technique qui permet d’être irréprochable sur l’aspect métier. Au-delà de cela, il y a ce supplément d’âme qui est important pour un sommelier – c’est la touche qui caractérise les MOF en général, et les sommeliers en particulier », détaille le meilleur sommelier du monde 1992.
Cette finale n’a pas donné lieu à de grosses nouveautés – les ateliers sont revus sous des angles différents à chaque édition -, mise à part l’épreuve du bar où il fallait faire un Negroni et raconter son histoire. Les finalistes devaient appréhender d’autres ateliers de connaissances de sites et vignobles, de dégustation, de gestion commerciale (analyser un inventaire avec plusieurs fautes), de réflexion sur les conséquences du réchauffement climatique d’ici à 2050, de la qualité de l’accord mets-vins autour d’un plat signature d’Alain Senderens, et la maîtrise commerciale (vendre un événement selon les désidératas du client). Ce qu’il faut retenir de ce millésime 2018 : Pascaline Lepeltier est la première femme à décrocher le titre dans la classe sommellerie ; il ne faut pas renoncer puisqu’Eric Goettelmann (2007, puis 2015) et Nicolas Vialettes (2015) avait connu l’échec en finale ; être capable de se remotiver, à l’instar de Jean-Baptiste Klein, écarté de la finale du Meilleur sommelier de France trois semaines plus tôt. Nos 4 lauréats, qui vont recevoir leur médaille à la Sorbonne en mars 2019, rejoindront ainsi la famille des MOF sommeliers qui compte déjà 19 membres.
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@Jean Bernard