Le concours Un des meilleurs apprentis de France (MAF), dans la catégorie « Arts de la table et du service », a sacré deux jeunes talents prometteurs lors de la finale nationale organisée le 29 septembre 2025 au lycée Alexandre Dumas à Illkirch-Graffenstaden (Alsace). Une édition marquée par une nouvelle formule et une nouvelle présidence.
Un concours peut mal commencer… et très bien se finir. Mahé Viaud, l’un des deux lauréats de cette édition, en est la preuve. Formé au CFA La Bonnauderie à Cholet et en apprentissage au restaurant Le Manoir de la Régate à Nantes (relire notre portrait d’Anne-Charlotte Pérou), le jeune homme de 16 ans a failli tout abandonner. « J’ai renversé mon cocktail sur le jury. J’étais en larmes et j’ai cru que tout s’arrêtait pour moi, raconte-t-il. J’ai su me ressaisir grâce à Isabelle Obrecht (organisatrice) et Yoann Grégory (MOF), mon autre jury, et repartir en mieux. » Mais l’épreuve ne s’est pas arrêtée là. Une double fracture du bras et de la clavicule l’a empêché de s’entraîner pendant trois mois, de juin à septembre. « Il a fallu que je redouble d’efforts peu de temps avant la finale. » Un mental de compétiteur qui lui permet aujourd’hui de décrocher son premier titre national. L’autre lauréat, Clément Armengaud, est élève au lycée des métiers d’hôtellerie et de tourisme d’Occitanie à Toulouse. Déjà vainqueur du Trophée du Meilleur Sommelier des Terroirs du Sud-Ouest, le jeune homme affiche un goût prononcé pour la compétition. « J’aime bien les concours. D’ailleurs, j’espère tenter le prochain MAF “Sommellerie”. Je trouve qu’il est important d’être aussi à l’aise en salle qu’en sommellerie pour la suite de ma carrière », explique-t-il.
Un service comme épreuve unique
Avec sa prise de fonction à la tête du concours, Pascal Obrecht (MOF) a repensé la finale nationale autour d’une seule épreuve, plus ancrée dans les réalités du métier. Chaque candidat devait réaliser un service complet de deux couverts, incluant un chef-d’œuvre : un dessert flambé avec deux fruits. Une mise en situation inspirée du concours MOF. « Nous avons voulu remettre le service au centre, dans toute sa complexité et sa noblesse », explique t-il. « Le but : se rapprocher des attentes du terrain et valoriser le geste, le sens du détail, la posture. »
Autre nouveauté de cette édition 2025 : la présence d’un parrain, celle d’Antoine Pétrus, double MOF (sommellerie et maître d’hôtel). « Le sujet est très actuel, contemporain, et a plongé les 20 candidats dans un service dit « classique » : de la prise de commande à l’ouverture d’une bouteille de vin, en passant par le tranchage et le découpage, avec, au cœur des épreuves, cette notion essentielle d’interaction et de relation client, intégrant l’usage d’une langue vivante », décrypte Antoine Pétrus. « Ce sont les pupilles de demain. Le monde leur appartient, et nous pouvons être fiers d’eux ! »
Pas moins de 48 professionnels (photos ci-dessous) ont été mobilisés pour cette finale, dont une dizaine de MOF maîtres d’hôtel, membres pour la plupart de l’Association des MOF Maîtres d’Hôtel. Tous ont observé, évalué et conseillé les jeunes avec rigueur et bienveillance. Au menu : mise en place d’une table sur le thème « black and white », salade caesar, carafage et service d’un vin, filetage d’une daurade, service des fromages au guéridon, flambage et réalisation d’un café en extraction douce. L’organisation, portée par Margaux, Isabelle et Pascal Obrecht, tous trois professeurs de restaurant, s’est faite en étroite collaboration avec Dylan Werner, maître d’hôtel aux Maisons Taillevent à Paris. Chaque détail comptait : la gestuelle, la posture, le savoir-être, la technicité, et bien sûr la qualité du service. Le format repensé de la finale a permis de mettre en lumière la polyvalence et la maîtrise du service à la française, des valeurs fondatrices du métier.






























