Areas, la marque d’Elior Group dédiée à la restauration du monde du voyage, teste depuis mi-janvier les tables digitales au restaurant l’Agora, situé en gare de Montpellier Saint-Roch. Une première dans un lieu de transit. « Notre leitmotiv est de gagner du temps. Selon une étude, ce critère est déterminant pour les voyageurs, et notamment pour ceux qui prennent le train. Ils arrivent en moyenne 25 minutes avant leur horaire de départ en gare, contre 1h30 à l’aéroport, constate Alexandre de Palmas, directeur général d’Areas en France et en Europe du Nord. Nous avons donc fait appel à la start-up Awadac, spécialiste du mobilier connecté, pour déployer une solution digitale qui maitriserait ce temps. »
« Le temps humain devient créateur de valeur »
Concrètement, les écrans, intégrés aux tables, permettent aux clients de consulter les menus en différentes langues, de prendre connaissance des caractéristiques des plats (allergènes…), de passer commande, d’évaluer la qualité du service, de consulter les horaires de trains et même de disposer d’applications ludiques pour leurs enfants.
Un bouton « appel serveur » est visible pour contacter un membre du personnel de salle. « Avec les tables connectées, l’idée n’est pas de remplacer le serveur. Nous voulons le débarrasser de certaines tâches qui peuvent être sources de stress, tant pour le client que pour lui. Par exemples : arrêter de courir entre chaque prise de commande, éviter d’être interrompu pour une carafe d’eau ou une corbeille de pains, etc. Ainsi, le temps humain devient créateur de valeur. Il peut être utilisé pour l’accueil, l’argumentaire commercial, etc. Le digital est complémentaire au service. Et il permet d’améliorer l’expérience client », poursuit Jérôme Gauchet, président-fondateur d’Awadac.
Le personnel a été formé en amont à ce nouveau dispositif digital. Chacun dispose d’une montre connectée, ce qui permet d’avoir les informations en temps réel. Le système proposé est évolutif et s’enrichit selon les besoins du client. D’ici quelques mois, il pourra même payer à table. « Un mois après l’installation des tables et montres connectées, nous notons un impact sur le chiffre d’affaires. Premièrement, les photos des plats augmentent le ticket moyen. Deuxièmement, la maitrise du temps par le personnel de salle permet une meilleure rotation, donc plus de couverts », conclut Alexandre de Palmas, qui se laisse une phase test de six mois pour déployer ou non le dispositif à l’ensemble des lieux de transports en France.
L’avis de Thomas Longuenesse, directeur du restaurant l’Agora :
« Depuis le lancement des tables connectées, nous avons recentré les équipes sur le conseil, la communication client et la vente. C’est un vrai gain de temps. Le digital permet de « dépolluer » certains gestes, comme d’apporter une carte – qui n’a rien de commercial. Nous ressentons qu’il y a une meilleure satisfaction et écoute du client. Même plus. Cela ré-humanise le service »