Le 24 mars, près de 300 « garçons de café » ont relevé un défi original en plein cœur de Paris et fait revivre une épreuve mythique, créée en 1914. L’occasion aussi de mettre en avant une profession oubliée.
Près de 300 professionnels et apprentis ont fait revivre, après 13 ans d’absence, la « Course des cafés », anciennement nommée « Course des garçons de café », organisée par la Ville de Paris et Eau de Paris, en partenariat avec l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH) Paris Île-de-France et le Groupement des hôtelleries & restaurations de France (GHR) Paris Île-de-France. Objectif : 2 km à parcourir avec un plateau composé d’un verre, un café et un croissant, sans courir ni même renverser ! Après l’ouverture de la compétition le 24 mars à 10h par Anne Hidalgo, Maire de Paris, les plus jeunes ont démarré : chez les femmes, Khadydja Sidibé, apprentie au @cafecheri a fait le meilleur temps (17 mn 01 s). Du côté des hommes, Valentin Marques, qui travaille pour @monsieur_jacques_catering , arrive sur la première marche du podium ( en 14 mn 22 s). Côté professionnels, Pauline Van Wymeersch du @cafe.lepetitpont remporte la compétition chez les femmes en 14 minutes et 12 secondes. Chez les hommes, c’est Samy Lamrous @la_contrescarpe qui établit le meilleur chronomètre en 13 minutes 30, sans aucune casse.
Garçon de café, un métier qui se perd ?
Selon nos informations, c’est au Procope, institution sise près du carrefour de l'Odéon, que sont apparus les premiers garçons de café*, à partir de 1686. L'Hexagone en comptait un demi-million au début du XXe siècle et environ 200 000 dans les années 1960. Mais selon les dernières données de France Boissons et l’Insee, il ne restait plus que 38 800 débits de boisson en France en 2016, soit environ un par commune en moyenne. Alors qu'on dénombrait encore plus de 45 000 établissements au début de la décennie, leur nombre a diminué en moyenne de 2,8 % par an sur la période 2011-2016. Derniers commerces et lieux de cohésion sociale subsistant dans les petits villages, ce sont les cafés et bistrots situés dans les zones rurales qui sont les plus affectés par cette tendance à la disparition. Face au manque d’attrait de cette profession, ne faudrait-il pas revoir la terminologie du garçon de café ?
*(Garçons de café : la risette du succès, dans Libération, n° 11163, du mercredi 12 avril 2017, page 19)
À lire : Portrait du garçon de café parisien