Cette 17ème édition a sacré pour la première fois une femme, Julia Scavo, lors d’une remise des prix le 16 octobre à l’Ambassade du Portugal. Originaire de Roumanie, elle s’était déjà hissée en finale en 2012.
Depuis la création de ce concours en 1988, le Master of Port n’a cessé de sacrer des professionnels de talent. Organisé en étroite collaboration par le Syndicat des grandes marques de Porto et l’Union de la Sommellerie Française, ce challenge est l’apanage des sommeliers. La 17ème édition dont la finale s’est déroulée les 15 et 16 octobre dans les salons du Cercle national des armées (VIIIe), a confirmé ce constat avec la victoire de Julia Scavo. Un premier succès féminin dans l’histoire du Master of Port. Originaire de Roumanie, cette sommelière en freelance basée à Beaulieu-sur-Mer (06), avait déjà été finaliste en 2012, et a récemment été médaillée de bronze au dernier ASI du Meilleur sommelier d’Europe.
Véritable ‘machine à concours’, Julia Scavo s’est démarquée en finale par une forte connaissance théorique et sa multitude d’anecdotes sur le Porto, bien que face à elle, il y avait trois concurrents de taille : Gaëtan Bouvier (La Villa florentine à Lyon) Meilleur sommelier de France 2016, Jean-Baptiste Klein (Le Chambard à Kaysersberg) Meilleur jeune sommelier de France 2011, et Micaël Morais (Tomy & Co à Paris). « Le Porto est un produit de culture, et je suis attachée à tout ce qui touche l’histoire, la géographie, la géologie. Et les gens qui travaillent, surtout, pour nous le proposer. […] Merci de m’avoir permis de m’exprimer dans ces épreuves, surtout pour une maman de deux enfants, qui demandent de l’investissement », indique la trentenaire dans un discours de 3 minutes, bien cadré, à l’Ambassade du Portugal (XVIe).
Bien écouter les consignes
La veille, les sept autres demi-finalistes affichaient aussi pour la plupart une solide expérience des concours : Régis Gabillard (Les caves de Joseph à Rennes), Melissa Lezin (Logis Hotel Le Pont Bernet à Le Pïan Médoc), Yohan Nguyen (Villa René Lalique à Wingen-sur-Moder), Tristan Ringenbach (La Cave Triovino à Lyon), Yann Satin (Hôtel Barrière Le Westminster à Le Touquet Paris Plage), Frédéric Woelfflé (Hôtel Métropole Monte-Carlo à Monaco), et Lionel Schneider (Ritz Paris). Ce dernier, directeur adjoint de la sommellerie au Ritz, a reçu le prix du cocktail, un mini-concours intégré au Master of Port pour la deuxième année consécutive. Son cocktail ? Le Cigare de Pombal (5 cl de Porto Tawny 20 ans, 2cl de cognac et 1 cl de Bénédictine, avec une pointe de mousseux). « Je l’ai imaginé avec les barmen Roman Devaux et Colin Field. Mais je ne voulais pas un cocktail d’apéritif, mais de fin de repas avec du caractère. Les arômes du Porto Tawny et du cognac sont similaires, la Bénédicte apporte le côté floral. À cela s’ajoutent un zeste d’orange et du poivre de Timut (arômes de pamplemousse) qui appellent à la fraicheur », détaille Lionel Schneider.
« Des connaissances générales, professionnelles et beaucoup de pratique sont nécessaires pour franchir la première étape qui donne accès à cette finale. Il faut bien faire attention d’écouter les consignes, très important pour ne pas passer à côté d’un atelier », indique l’organisateur, MOF et Master of Port Fabrice Sommier. Quant à Philippe Faure-Brac, président de l’UDSF il a salué « le travail des candidats. Le vin de Porto est la plus ancienne AOC, et le plus rassembleur ». Un constat que l’Ambassadeur du Portugal, José Filipe Moraes Cabral, ne contredira pas : « Les Français sont les plus consommateurs. La France est la première destination internationale du Porto, où est acheminée près de la moitié des exportations (2.3 millions de caisses de Porto pour 76.2 millions d’euros en 2016). »

Les quatre candidats en finale, dont la lauréate Julia Scavo.
Les ateliers :
1er jour (demi-finale) :
- Epreuve écrite (questionnaire)
- Gérer un repas pour 150 personnes avec accords
- Dégustation de 2 vins de Porto
- Carte géographique avec la région du Douro à expliquer,
- Atelier écrit sur un cubi de Porto (la réponse : le Porto ne se vend pas en cubi)
- Associer 4 bouteilles à 4 verres, dégustation du 5ème
- Avec une bouteille, donner un accord sur une entrée, un plat un dessert et un cigare
2ème jour (finale) :
À 3 tables, 3 ateliers :
- Etre pédagogue avec les équipes et leur faire une explication de vente détaillée sur 3 Portos
- Servir une bouteille Coleita Newport 2003 + accords vins pour l’anniversaire des 40 ans de jumelage entre Bordeaux et Porto / question sur les contenants autorisés pour le Porto
- Expliquer la cuvée spéciale pour les 130 ans de la Maison Cruz
Deux questions par Philippe Faure-Brac et de Manuel de Novaes Cabral, président de l’Institut des vins du Douro et de Porto
Questionnaire
©photosJean Bernard