Depuis 3 ans, le Challenge Un oeil en salle met en lumière les jeunes talents de demain. Pour cette édition 2025, les professionnels, professeurs et formateurs en activité ont pu se joindre à eux dans une nouvelle catégorie. Une évolution qui reflète la dynamique du secteur et la volonté de valoriser toutes les composantes des métiers du service. Douze candidats ont donc pris la parole sur le thème « Comment intégrer la responsabilité sociale et/ou environnementale dans ton métier ? », après diffusion de leur support de qualification (audio ou vidéo). Nous tenions à vous partager les pistes d’actions et réflexions qui ont été défendues face au jury lors du grand oral qui s’est tenu dans les salons du Four Seasons Hôtel George V Paris.
Retrouvez ci-dessous quelques focus sur les pistes de réflexions des candidats ainsi qu’un croquis réalisé sur le vif lors du grand oral par Claire Daudin, illustratrice.
Catégorie 1 (CAP) :
- Erwan Bouleau, lycée Funay – Hélène Boucher au Mans (72)
- Liloo Cano, lycée des métiers Alexandre Dumas à Cavaillon (84)
- Méline Viau, lycée des métiers Alexandre Dumas à Cavaillon (84)



Erwan a axé sa réflexion sur le travail en équipe, faisant à la fois le lien entre cuisine et salle mais également avec les fournisseurs. Pour Liloo, il faut notamment protéger et préserver la planète qui nous fait vivre. Méline propose une révolution ! celle du « gourmet bag » pour que l’élégance soit aussi dans le choix des mots et confère une véritable expérience.
Catégorie 2 (bac professionnel, bac technologique, brevet professionnel…) :
- Axel Cristofaro, lycée Jehanne de France à Lyon (69)
- Manon Hatton, lycée professionnel Maryse Bastié à Hayange (57)
- Judith Le Louarn, lycée des métiers Le Corbusier à Soissons (02)


Axel explique que la cuisine est intrinsèquement lié à l’homme, elle est un enjeu social et devient un acte citoyen. Manon indique que même si les cuisiniers peuvent être des magiciens, c’est la salle qui joue le rôle de baguette magique capable de transformer le repas en une véritable expérience, notamment plus durable en mettant en avant l’étoile verte du Guide Michelin. Judith propose de sublimer notre savoir-faire français en insistant sur les circuits d’approvisionnements pour plébisciter les produits locaux : « dégustons ce que nous produisons. »
Catégorie 3 (BTS jusqu’au bac + 5) :
- Ismail Mesbahi, Ferrandi Paris (75)
- Briac Rioual, lycée hôtelier Yvon Bourges à Dinard (35)
- Édouard Russel, lycée hôtelier L’Hermitage à Tain-l’Hermitage (26)



Ismail livre comme piste de réflexion la façon dont on gouverne ou dirige un établissement et quelle importance est donnée au fait de prévoir, de croire en ce que l’on fait et au sens des responsabilités pour atteindre ses objectifs. Briac fait l’éloge « des pommes de terres biscornues et des bananes portant les stigmates du temps » pour évoquer les ingrédients souvent délaissés pour des raisons esthétiques. « Manger c’est voter trois fois par jour et nous devons montrer l’exemple » détaille Edouard en expliquant plusieurs démarches mises en œuvres sur le plan humain pour favoriser les relations avec les fournisseurs et améliorer les conditions de travail du personnel.
Catégorie 4 (Professionnels – enseignants/formateurs / en activité dans les métiers du service)
- Johann Leythienne, Mondorf Domaine Thermal à Mondorf-les-Bains (Luxembourg)
- Arnaud Louessard, Ferrandi Paris – Campus de Rennes (France)
- Maxime Saintvoirin, The Woodward à Genève (Suisse)


Johann ternit le tableau en incitant à se remettre en question pour s’assurer que les actions réalisées soient toutes cohérentes : « ne pas mettre un pansement sur un cancer » et qu’il faut aussi avoir les moyens de ses ambitions, notamment financières et humaines. Arnaud considère que derrière chaque produit il y a une histoire à raconter, celle de son producteur pour sensibiliser la société. « Un restaurant c’est une société, un ensemble d’êtres humains liés par une interdépendance forte, autour d’un but commun, celui de la valorisation du goût« , chacun a donc son rôle à jouer. Pour Maxime, « chaque geste, chaque action, aussi minime soit-il a un impact ». Il met donc en lumière une règle d’or, celle de traiter toute chose : la planète, les collaborateurs, les produits, … comme on aimerait être traité.
A travers les réflexions du grand oral, dont nous vous avons partagés des extraits, nous voulons mettre en avant la diversité des idées qui ont émergées en fonction des sensibilités de chaque candidat. En clôturant ce grand-oral, il est certain que les métiers du service sont porteurs de sens et que les prises de parole sur le thème de la RSE pour la 3ème édition du Challenge Un œil en salle ont aussi pu inspirer les membres du jury et la centaine de professionnels venus écouter et regarder cet exercice d’éloquence.
Plus qu’un concours, un manifeste pour les métiers de salle
Le Challenge Un œil en salle s’impose, année après année, comme un espace d’expression inédit pour celles et ceux qui font vivre le restaurant autrement. À l’heure où le recrutement dans le secteur reste un défi, ce concours rappelle à quel point ces métiers méritent d’être valorisés, reconnus, aimés malgré leur polyvalence et leur diversité. Tous ont porté haut les couleurs de leur profession, avec une éloquence rare et une sincérité saluée par les membres du jury et les professionnels présents.


