En Suisse, les restaurants ont eu l’autorisation de rouvrir le lundi 11 mai en respectant les mesures sanitaires stipulées dans un rapport rédigé par l’Office Fédéral de la Santé Publique. Retour d’expérience avec Mathieu Faucher, directeur de la restauration à Eurotel Victoria à Les Diablerets, membre de l’Association suisse des maîtres d’hôtel (ASMH).
Un œil en salle : Comment avez-vous vécu le confinement ?
Mathieu Faucher: En Suisse, nous étions en semi-confinement ; on pouvait sortir sans contrainte. Les hôtels avaient l’autorisation de rester ouverts, mais à Eurotel Victoria (Les Diablerets), nous avons décidé de fermer nos 100 chambres. Pour être rentable, il faut 30 clients à l’hôtel. Début mars, la majorité a annulé les réservations. Et d’autant qu’à cette période, de mai à août, l’établissement fonctionne uniquement avec des privatisations pour des séminaires. La période n’est simple pour personne. J’allais 3 fois par mois à l’hôtel pour gérer l’administratif. J’ai fait des randonnées, et j’ai pris du temps pour moi ! On se rend compte qu’on est pris dans un système où tout va très vite, on est accaparé par le temps. Cette période m’a permis de me recentrer sur l’essentiel.
Avez-vous réouvert l’établissement le 11 mai ?
MF : Malgré la possibilité de rouvrir les restaurants lundi, nous avons fait le choix de recommencer le 3 juillet, hôtel et restaurant compris. Nous ne savons pas si la clientèle sera là, c’est à double tranchant, soit on ouvre à perte, soit l’inverse. Avec l’ouverture prévue des frontières, nous espérons avoir des particuliers locaux ou limitrophes à la Suisse. Les clients vont-ils vouloir revenir malgré les gestes barrières à respecter ? C’est le flou total. J’ai déjà commandé des pots de gel hydroalcoolique, mais rien d’autre. Nous ne voulons pas anticiper cette réouverture avec des solutions, car les mesures évoluent chaque jour, d’autres mises à jour en Suisse sont prévues le 29 mai et le 8 juin. Ça ne sert à rien de fragiliser encore plus la trésorerie. On espère que ces mesures s’assoupliront, et que les chiffres de cas de coronavirus soient en baisse. Nous agirons au moment venu.
Infos pratiques :
Rapport de l’Office Fédéral de la Santé Publique