Après la diffusion du support qui leur a permis de se qualifier (audio, vidéo ou texte), chacun des neuf candidats avait un délai de 5 à 10 minutes afin de développer une réponse à la question initialement posée : « Quel professionnel aimerais-tu être ? » Ce premier Challenge Un oeil en salle a permis relever plusieurs pistes de réflexion pour imaginer les métiers du service de demain. Ce fut l’occasion de découvrir la volonté d’engagement, la conscience sociétale et environnementale des nouvelles générations représentées par nos 9 finalistes. Ces derniers ont offert des discours engagés, se voulant tantôt des plaidoyers en faveur de l’écologie ou du circuit-court, tantôt appelant à la raison concernant les conditions de vie en restauration. Voici un condensé des idées les plus marquantes de la journée du 30 janvier 2023.
Ci-dessous, les vidéos « live » du grand oral et de la remise des prix :
Catégorie 1 (CAP, mentions complémentaires, FCIL…) :
- Maëlys Huet, lycée des métiers hôteliers Quercy Périgord à Souillac (46) : une professionnelle épanouie personnellement
Première candidate à passer le grand oral, Maëlys Huet prône l’épanouissement personnel à travers la culture et la découverte de l’autre. Un regard riche de sens mettant l’individu et sa construction personnelle au centre de tout : « Demain, je veux être une professionnelle qui s’émerveille encore en découvrant le métier. Un métier qui réside non seulement dans ce qui se met en scène. Parce que oui, c’est un métier de paraître. Mais aussi, et surtout, par ce qu’il laisse transparaître, le cœur. {…} Ne pas se contenter d’être dans l’ombre, mais approcher la lumière. Celle de l’ouverture d’esprit, de la culture et de l’enrichissement de la découverte de l’autre, voilà ce que je veux être. {…} Mon métier doit me permettre l’épanouissement personnel, parce que l’épanouissement de l’individu est la clef. Celle du sourire, du dynamisme, celle du désir de se surpasser ».
- Noé Richard, lycée hôtelier de l’Hermitage à Tain l’Hermitage (26) : un professionnel à l’écoute de son époque
Noé Richard rêve de diriger une équipe pour insuffler dans son management toute la bienveillance qui lui semble essentielle. Un appel à la fin des brigades et à une nouvelle façon de penser la hiérarchie dans les métiers de salle : « Je veux amener une vision nouvelle à ce métier, le faire évoluer. {…} Être manager, c’est ça que je veux faire. Je veux également passer à un management bienveillant. Je pense que c’est fini cette époque militaire des brigades très organisées, très dures. Je souhaite ramener cette approche très bienveillante au profit de la perfection. Pour terminer, j’ai fait un rêve. J’ai fait un rêve d’un sommelier à l’écoute de son temps. J’ai fait un rêve d’un sommelier à l’écoute de son époque. J’ai fait un rêve où la salle était enfin mise en avant ».
- Binta Diallo, EREA Alexandre Dumas à Paris (XVe) : une professionnelle dédiée à 100% au client
Pour Binta Diallo, le client est roi, et tout doit être fait pour qu’il reparte heureux du restaurant. Un perfectionnisme qu’elle souhaite mettre au service de son ambition. Objectif : Monaco. « Mon maître de stage m’a expliqué que ce métier, ce n’est pas juste servir sinon tout le monde pourrait le faire. C’est un métier où le client est roi, et il faut l’entretenir comme on entretiendrait quelqu’un qui viendrait chez nous. Quand le client vient au restaurant, il vient pour qu’on s’occupe de lui et qu’il reparte avec le sourire. {…} Dans 5-10 ans, j’aimerais être à Monaco, en tant que maître d’hôtel ou directrice de salle ».
Catégorie 2 (bac professionnel, bac technologique, brevet professionnel…) :
- Marie-Adélie Josselin, lycée hôtelier Savoie Léman à Thonon-les-Bains (74) : une professionnelle engagée pour la planète
Marie-Adélie Josselin souhaite, quant-à elle, être attentive aux défis de sa génération. Elle souhaite mettre son métier à contribution, au service de l’avenir de notre planète, sans oublier la qualité de vie de ses collaborateurs. « Comme toute personne appartenant à ma génération, je suis attentive au défis que représente le dérèglement climatique et ses effets. La durabilité sera donc le fil conducteur de mes réflexions. Comme chaque génération en formation, nous nous interrogeons sur notre avenir, sur l’avenir de nos métiers, et sur nos contributions éventuelles à ces changements. Je souhaite être une professionnelle engagée pour une écologisation de la gastronomie. {…} Il sera difficile de poursuivre une quête de qualité sans intégrer la qualité de vie au travail ».
- Amandine Collet, Purple Campus Béziers à Béziers (34) : une professionnelle tournée vers le commerce local et l’humain
Amandine Collet s’imagine comme une professionnelle vouée à créer du lien. Entre le client et les produits locaux, mais aussi avec les artisans qui réalisent les arts de la table et ses futurs collaborateurs. « Je suis sûr que mettre en avant un produit local grâce à des arts de la table réalisés par nos artisans, tout cela fait partie du circuit court. Pour rester dans la dynamique de booster mes équipes, je partirai avec mes collaborateurs chez le producteur. {…} Notre métier, c’est apprendre chaque jour de chacun. Aujourd’hui et demain, je féliciterai la prise d’initiatives et les propositions de mes collaborateurs. {…} Je ferai le choix de fermer le samedi et le dimanche. Nous sommes dans un tournant, c’est un luxe que nous pouvons offrir. Demain, ma vocation se tiendra au fait du bien être de mes équipes. Je souhaite être actrice de la formation de jeunes. »
- Laura Marcolongo, lycée professionnel et technologique de l’Arrouza à Lourdes (65) : une professionnelle au service de son histoire
Originaire des Pyrénées, Laura Marcolongo souhaite se construire professionnellement avant de rejoindre l’aventure familiale. Née dans l’art de bien recevoir, elle souhaite se tourner au maximum vers la nature, travaillant des produits de la cueillette et du jardin afin de préserver la planète et ses ressources. « Plus tard, avec mon diplôme, je souhaiterais travailler dans différents établissements français, ou même à l’étranger afin d’acquérir de solides compétences. Mais c’est là, au cœur de mes chers Pyrénées que je rêve de créer mon propre établissement, une nouvelle chambre d’hôtes pour prolonger l’histoire familiale. Je serai une personne active et toujours à l’écoute de mes clients, toujours joyeuse et motivée ».
Catégorie 3 (BTS jusqu’au bac + 5) :
- Jean-Baptiste Domange, lycée hôtelier Raymond Mondon à Metz (57) : un professionnel concerné par toutes les problématiques de la restauration
Riche de nombreuses idées concrètes concernant l’avenir de la restauration, l’intervention de Jean-Baptiste Domange était majoritairement axée sur le bien-être au travail, la réduction des coupures comme des horaires, l’amélioration de l’expérience client, la mise en place de circuits courts, la création d’animations en salle. « En tant que futur responsable d’un établissement, je souhaite apporter des solutions à toutes ces contraintes. Tout d’abord, pour renforcer la cohésion de groupe, pour dynamiser le service et réduire le turnover, je mettrai en place des challenges collectifs et individuels avec en fin d’année un séminaire tous ensemble, un séminaire agréable. Pour moi, employeur et responsable, ce qui m’importe avant tout c’est la fidélisation et le plaisir de ma clientèle et de mon personnel. Je veux mettre en place un nouveau concept dans la restauration. Vous allez voir, c’est super funky : le repos. Pour cela, je veux mettre en place deux équipes, et une autre assurant le service du soir. Le professionnel que j’ai envie d’être a aussi envie de remettre au centre du service l’expérience client. »
- Enzo Versin, CFA Belliard à Paris (XVIIIe) : un professionnel qui veut donner du sens à son travail
Enzo Versin se destine davantage à l’associatif qu’à une carrière professionnel classique. Très touché par la condition des plus fragiles, il souhaite consacrer son métier et sa vocation à leur service, pour un partage plus équitable de notre gastronomie. « Le professionnel de demain devra être un professionnel sensible, sensible au bien-être de son prochain. Il lui tiendra à cœur de faire preuve de dévouement et d’empathie. La crise du covid 19 est venue renforcer mon intérêt pour les relations humaines. Et c’est là que la dimension sociale de ma future profession m’est apparue. J’aimerais être un professionnel dont l’action compte pour les oubliés, les seniors sont souvent les mal-servis d’une nouvelle génération de la restauration qui vise plutôt une clientèle jeune. Je souhaiterais développer un concept de restauration destiné aux plus fragiles, qui porterait haut les valeurs fondamentales de partage, de qualité, de respect de l’environnement et de fraternité. »
- Jeanne Frogner, Ferrandi Campus de Rennes (35) : une professionnelle marquée par l’histoire de la gastronomie
Jeanne Frogner souhaite faire sa part révolutionner les métiers de la restauration. Elle souhaite être une professionnelle à l’écoute et exigeante pour construire des équipes soudées, et concernées par l’histoire de la gastronomie française. « Je souhaite être une professionnelle du présent grâce au passé et du futur grâce au présent. Une professionnelle de l’hôtellerie-restauration doit connaitre la grande et la petite histoire de la maison dans laquelle elle travaille. Car passer à côté du passé dans nos métiers, c’est risquer d’être hors sol sous prétexte d’être moderne. Mais perpétuer un héritage historique, ce n’est pas l’immobiliser ou le figer, c’est tout au contraire, amorcer lentement, une petite révolution. Et de cette révolution, je veux en être. »