La division Corporate Solutions d’EF Education First, spécialiste de la formation linguistique professionnelle, dévoile les résultats de son étude « Talent Crunch » consacrée au développement des talents de demain.
D’après ses conclusions, les entreprises estiment que les difficultés économiques vont perdurer sur les cinq à dix prochaines années en raison de la baisse des dépenses des ménages, de l’intensification de la concurrence internationale, de la volatilité des taux de change et d’un contexte mondial globalement incertain. Cela signifie que les budgets sont serrés, qu’il faut essayer de faire plus avec moins, mais aussi que l’épuisement, le stress et le turn-over de la main-d’œuvre s’inscrivent en hausse.
Pour les départements des ressources humaines (RH) et du développement ainsi que pour les dirigeants, il s’agit d’une situation complexe, baptisée « pénurie de talents » [talent crunch, en anglais]. Pourtant, tout n’est pas noir : l’étude met en lumière quatre grands domaines dans lesquels les entreprises ressentent le besoin d’accentuer leurs efforts :
- Engagement et motivation, pour réduire le turn-over et accroître l’efficacité et l’impact des collaborateurs, particulièrement dans un contexte aussi tumultueux ;
- Leadership, pour aider les équipes à rester concentrées et optimistes, notamment lors de changements majeurs (par exemple une fusion) ;
- Créativité, pour encourager l’innovation, facteur d’avantage compétitif et vecteur de croissance du chiffre d’affaires ;
- Flexibilité, pour que les talents clés conservent leur engagement et donnent le meilleur pour l’entreprise.
Deux de ces quatre priorités (engagement/ motivation et leadership) figurent également en haut de la liste des domaines dans lesquels les entreprises doutent le plus de leur capacité à réussir, notamment en raison de la peur de manquer de budget. Le manque de temps joue également sur la question de l’engagement. Point probablement plus inquiétant, pour le leadership, c’est le manque de compétences qui est cité comme l’une des causes.
Motiver les salariés clés pour éviter la pénurie de talents demain
En outre, un peu plus d’un sondé sur cinq a exprimé ses doutes quant à sa capacité à générer la créativité et la flexibilité nécessaires pour réussir dans les cinq à dix prochaines années. Mais le problème ne réside pas seulement dans cette capacité à réussir.
À l’heure actuelle, une partie seulement de ces aspects sont traités par la formation. L’engagement et la motivation, par exemple, ne pointent qu’au septième rang des priorités en la matière. Pour éviter la pénurie de talents, les entreprises doivent, de toute urgence, revoir leurs priorités en matière d’investissement RH afin d’améliorer l’engagement, le leadership, la créativité et la flexibilité des équipes en poste.
Et c’est seulement dans un second temps qu’elles pourront espérer attirer et former les talents internationaux dont elles auront besoin pour être compétitives à l’avenir. Au vu de cette situation, EF Education First recommande aux entreprises d’intégrer quatre lignes d’action à leurs stratégies de talents :
- Créer et investir dans des dispositifs qui attireront et fidéliseront les collaborateurs alliant vaste expérience et profil international.
- Mettre l’accent, au sein des programmes d’engagement et de rémunération, sur les aspects faciles à mettre en place et peu chronophages pour l’encadrement. Par exemple, proposer des formations pour acquérir de nouvelles compétences peut s’avérer plus simple que promettre tutorat ou congés.
- Lier les plans de développement personnel des collaborateurs aux objectifs de l’entreprise pour lier rémunération, sens et performance.
- Mettre davantage l’accent sur le leadership, l’innovation et la formation.
Méthodologie de l’étude : Ce rapport RH a été mené auprès de 613 grandes entreprises de plus de 1 000 collaborateurs pour la plupart, en France, en Allemagne, au Brésil, en Chine, en Espagne, en Italie, aux Pays-Bas, dans les pays nordiques, au Royaume-Uni, en Russie, en Suisse.