Lors du dernier congrès de la Confédération des Arts de la Table (CAT), le président Thierry Villotte a présenté les actions passées et les projets en réflexion, dont certains touchent directement le secteur de la restauration. L’un d’eux ambitionne de transformer l’envie du client sur les arts de la table en chiffre d’affaires pour la filière et… les restaurateurs.
Un œil en salle : Quelles sont les actions menées par la CAT et Francéclat ?
Thierry Villotte : Dans les différentes actions établies, dont celles liées au secteur de la restauration, nous avons noué un partenariat assez complet avec La Fourchette. On les a épaulés sur leur opération Tous au restaurant, mais nous voulions aller plus loin avec une notation spécifique sur les arts de la table. Mais à la vue de la complexité de sa mise en place, ça n’a pas abouti… Ce qui est dommage car il y a un vrai besoin ! Cependant, un sondage a été fait auprès des utilisateurs La Fourchette pour avoir leur perception des arts de la table dans les restaurants. 99% d’entre eux sont convaincus qu’ils participent à l’expérience au restaurant. 33% sont inspirés par les produits des arts de la table, et 83 % souhaiteraient les acheter. Par contre, seul un tiers des clients ont vu une évolution en matière d’arts de la table ces 10 dernières années dans les restaurants. Pour moi, c’est là où le bât blesse. Parce que les restaurateurs ont fait des efforts colossaux pour améliorer les arts de la table. Ils ont compris que ça faisait partie de l’expérience, et ont investi financièrement… À la CAT, on le sait, puisque le business des arts de la table représente 17 % de croissance depuis 10 ans auprès de la cible CHR. Et malheureusement, les consommateurs ne le voient pas bien.
Quels sont vos prochains projets ?
TV : Nous avons 2 gros projets. Le premier est un programme de formation auprès du personnel de vente sous forme de e-learning. Le suivant, c’est la création d’une plateforme de filière d’arts de la table avec des fonctionnalités qui vont se mettre en place, étape par étape. La première : des échanges de catalogues de produits en ligne entre les distributeurs. La seconde : drainer les internautes vers des points de vente physiques pour acheter des arts de la table. Parmi les autres étapes qui concernent le secteur HR, nous avons la volonté que les clients puissent acheter des arts de la table sous forme digitale dans les restaurants. D’une part pour un revenu complémentaire pour les restaurateurs. D’autre part pour capter l’envie du consommateur (« car cette assiette à table est magnifique et il veut l’avoir chez lui »). Comment ? Il n’y a pas de stock sur place au restaurant. Il suffit d’enregistrer sa commande et valider son paiement sur une plateforme. Puis, c’est la boutique locale ou le fournisseur qui livrera le client. Le restaurateur, lui, touchera une commission. C’est en phase avec le sondage et les chiffres dévoilés précédemment. Cette étape est encore en chantier, elle doit être aboutie avant de pouvoir se lancer dans quelques années… Il y a tout un travail informatique à réaliser. Ça fait partie de notre noble projet qui s’appelle « la plateforme de filière », présenté au congrès de la CAT en octobre.
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