Tribune suite à un article paru dans Le Monde (24/10/2020)
« Il est inadmissible que dans un état de droit le pouvoir législatif s’abaisse ici, à nouveau, sur l’exécutif, remettant ainsi en question le contrat social avec le peuple qui lui a pourtant accordé sa confiance.
Il est inadmissible de se laisser dicter unilatéralement des règles coercitives (dont leur utilité n’est d’ailleurs pas prouvée) par un groupe de médecins et de politiques en infantilisant, toujours un peu plus, les citoyens sous gouverne de sécurité en matière de santé publique.
Le citoyen n’est ni un enfant, encore moins un objet de l’existence mais un individu à part entière, avec ses sensibilités et surtout autonome et responsable dans ses actes vis-à-vis de son prochain. C’est ici – faut-il le rappeler – l’essence d’un état démocratique et de droit. Faire désormais peser une présomption d’irresponsabilité sur le peuple, et le mettre au pas, est tout simplement inacceptable.
Le citoyen n’a pas besoin de contraintes pénales pour comprendre la situation sanitaire actuelle et les risques qui y sont liés.
Non, dans cette crise sanitaire, il n’y a pas de « guerre », non il n’y a pas d’ « ennemis ». Arrêtons avec ces termes hors propos, d’un ancien temps, heureusement révolu. Il y a juste beaucoup de malheur avec des drames humains mais aussi des drames économiques qu’il est inutile d’amplifier en créant de la peur sur de la peur et en épuisant, par là-même, les âmes.
Atteinte à la liberté fondamentale d’aller et venir avec une assignation à résidence sous contrainte policière (« couvre-feu »), atteinte à la liberté d’entreprendre avec des fermetures administratives dont l’utilité reste discutable ; bientôt, peut-être, même du tracking avec, pourquoi pas, des chiens renifleurs, etc. ; le tout sans aucune discussion, sans aucun débat.
Ou souhaite aller notre société ?
« Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’une, ni l’autre et finit par perdre les deux » B. Franklin (1706-1790) »