À l’occasion de son dernier dîner, le Club de la Table Française a fêté les 5 ans du classement du Repas gastronomique des Français sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. Celui à qui l’on doit cette distinction, Jean-Robert Pitte, membre de l’Institut, président de la Mission française du patrimoine et des cultures alimentaires, a précisé l’importance des arts de la table dans son discours.
« C’est en novembre 2010 que l’UNESCO a inscrit sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité le repas gastronomique des Français. Ce rituel, profondément ancré dans l’identité française, tous milieux confondus, inclut en premier lieu les filières de production tournées vers la qualité et relevant de l’agriculture, de l’élevage, de la chasse et de la pêche. S’y ajoutent les techniques de transformation, de conservation, de mise en œuvre culinaire, les métiers d’art liés à la table, les manières de consommer, d’en parler, d’écrire à leur sujet, les pratiques sociales, les rituels et les fêtes qui les mettent en scène. Dans son organisation, le repas gastronomique français comporte des spécificités parmi lesquelles son ordonnance (apéritif, hors d’œuvre, entrées, plats, fromages, desserts, café, digestif), son usage des sauces liées élaborées à partir de fonds, le souci tendu vers l’harmonie de marier les mets et les vins. Les arts de la table sont aussi essentiels. Un repas gastronomique implique un effort de nappage, de choix de vaisselle, de verrerie et de couverts. C’est tout cela qui fait des façons de manger et de boire, bien plus qu’un moyen de se sustenter et de se maintenir en bonne santé, une source de plaisir, une invitation au partage, un enrichissement moral et spirituel, un raffinement aussi partagé que possible, en un mot une culture. Pour y parvenir, il faut en parler et exhausser le plaisir d’un bon repas par une conversation aussi naturelle que joyeuse et piquante. »
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