Le 31 mai, Florent Martin a remporté le titre de Meilleur Sommelier de France (MSF) à l’EPMT à Paris (XVIIe), après dix ans de concours. Celui qui succède à Pascaline Lepeltier nous confie sa réaction sur cette première victoire. Il annonce aussi son arrivée le 7 juin prochain au Peninsula Paris au poste de chef sommelier.
Un oeil en salle : 10 ans de concours, et une première victoire : qu’est-ce qui a fait la différence cette année ?
Florent Martin : J’ai dû mal encore à me rendre compte. Mais quand il a été annoncé ce que le jury attendait des candidats, je me disais « Génial ! C’est ce que j’ai fait ! » Même si je n’ai pas été top sur tout ! Mais au fur et à mesure des annonces, j’étais confiant. Et au moment des résultats, quand Philippe Faure-Brac dit mon nom, j’explose de joie ! C’est dingue : ça fait 10 ans que je fais des concours, et je n’ai jamais gagné. Il y a 4 ans, j’étais assez renfermé sur moi-même, éteint. J’ai compris qu’il fallait montrer ce que j’avais de mieux chez moi. Je voulais vraiment être en finale comme je suis au restaurant, avec les convives ! Apporter une expérience spéciale. Faire plaisir. Donner de l’émotion. Je crois que la différence s’est jouée ces dernières années, grâce à ma femme, qui me permet de prendre plus de recul sur mon métier, et aussi le fait d’être devenu papa ! Tu désacralises le concours, même si c’est un événement qui me tient à cœur ! On se rend compte qu’il y a également d’autres choses importantes dans la vie. Il y a aussi eu une prise de confiance, un épanouissement à créer de nouveaux projets pendant le confinement, et de prendre prochainement un nouveau poste… Ces bonnes énergies m’ont clairement aidées lors de cette finale du MSF !

Quel est votre ressenti sur cette victoire ?
FM : J’ai peut-être eu le titre de Meilleur Sommelier de France, parce que j’ai fait la différence le jour J, mais Aymeric et Pierre sont tout aussi doués ; ce sont deux talents. J’ai eu des moments où j’étais plus en phase, anticiper les épreuves, être dans les temps. J’ai vraiment voulu donner de l’émotion et du plaisir ! J’ai sûrement mieux tiré mon épingle du jeu. Je révisais avec un chrono à la maison, de manière à structurer mon raisonnement et ma pensée. Ça m’a bien aidé.
Quels sont les prochains challenges qui vous attendent ?
FM : Ça fait 11 que j’étais au Four Seasons George V avec les sommeliers Thierry Hamon et Éric Beaumard, deux talents magnifiques. J’avais besoin de passer à autre chose, d’exprimer un peu plus ce que je suis aussi, et de relever un nouveau challenge : c’est le Peninsula à Paris en tant que chef sommelier ! Dès le 7 juin, j’ai vraiment hâte de trouver une complicité avec David Bizet qui est un chef extraordinaire. De pouvoir m’exprimer avec mes collègues, partager ma passion et accueillir les clients dans un état d’esprit de plaisir, d’émotion, et d’originalité. Côté concours, je suis également inscrit au MOF. C’est un autre état d’esprit. L’entrainement va se faire de manière collégiale, avec les équipes et les amis sommeliers.