À la suite notamment des crises sanitaires et des campagnes de communication de santé publique, les consommateurs français ont pris conscience du lien qui existe entre leur alimentation, leur santé et leur bien-être. 84% sont devenus soucieux de leur alimentation et 44% déclarent avoir changé leurs habitudes de consommation suites au différentes « crises alimentaires ». Une partie des consommateurs cherche ainsi à travers l’alimentation à réduire le risque de maladies, mais aussi améliorer son bien-être.
La montée en puissance des préoccupations sociales, écologiques et éthiques depuis plusieurs années conduit les consommateurs à rechercher une alimentation plus durable. Cette prise de conscience se ressent surtout auprès des 25-45 ans qui ont grandi avec l’arrivée des fast-foods et de la malbouffe. Cette génération de jeunes actifs, plus soucieuse de l’environnement se tourne vers une alimentation plus saine et plus naturelle. Ainsi, on observe plusieurs sous tendances comme l’achat de produits locaux, l’importance des modes d’agricultures écologiques mais aussi éthiques, la réduction des emballages, l’utilisation d’ingrédients naturels, etc. On assiste depuis quelques années à la méfiance des consommateurs au niveau des produits standardisés. De ce fait, ils recherchent plus de transparence sur l’origine, la composition, l’apport nutritionnel et les conditions de production des produits.
Ce phénomène se couple avec la volonté de maitriser le contenu du repas et la manière dont il a été préparé. Les Français recommencent à cuisiner pour une question de budget, mais aussi pour maitriser leur alimentation via la qualité et le goût ainsi que l’apport calorique. La perte de confiance amène même certains consommateurs à produire eux-mêmes une partie de leur nourriture via des jardins partagés ou l’agriculture urbaine. Les Français souhaitent améliorer leur consommation alimentaire et cette envie coïncide avec leur manière de se nourrir différemment. En 2 ans, les habitudes de consommation ont beaucoup évolué puisque 1 Français sur 4 a augmenté sa consommation de fruits et légumes. D’après une étude de Harris Interactive, ils sont désormais 62% à consommer quotidiennement des fruits et des légumes, une hausse de 27%. La consommation de poisson est aussi en hausse. A l’inverse, les consommations de certains produits ont baissé, moins de chocolat pour 64%, moins de lait pour 37% et moins de viande pour 32%.
De nouveaux régimes alimentaires
Les consommateurs souhaitent aujourd’hui reprendre le contrôle de leur alimentation, et favorisent des régimes particuliers. En effet, depuis un certain nombre d’années, fleurissent toutes sortes de régimes alimentaires restrictifs certains ont une origine purement médicale, d’autres sont relatifs à des convictions personnelles. En 2016, 37% de la population excluait certains aliments et parmi eux, 70% le faisaient pour des raisons de santé. Entre 2015 et 2016, on constate que les ventes de produits « sans » se sont envolées en grande distribution, comme les produits sans lactose (+15%), sans gluten (+20%) et les steaks végétaux (+50%).
Le régime végétarien : Le végétarisme est le régime le plus connu, car il existe depuis des milliers d’années. On trouve de nombreux restaurants végétariens dans les pays anglo-saxons et en France les restaurants végétariens deviennent plus fréquents. Toutefois, en 2016, 8 Français sur 10 déclaraient n’avoir jamais fréquenté d’établissement 100% végétarien.
Le régime Vegan : Le régime vegan et le régime végétalien sont identiques, à la différence que ce terme d’origine anglo-saxonne désigne un régime qui s’étend à l’ensemble de la consommation de l’individu. En effet, un vegan en plus d’être végétalien, n’utilisera au cours de sa vie aucun produit d’origine animale. Depuis peu, la plupart des restaurants végétariens élargissent leur offre en se revendiquant également vegan.
Le régime flexitarien : Ce régime, qui consiste à être flexible dans la pratique végétarienne, concerne des personnes qui sont principalement omnivores, mais qui mangent occasionnellement de la viande, du poisson et d’autres produits d’origine animale. Les flexitariens représenteraient 1/3 de la population.
D’autres régimes existent, adoptés par les consommateurs pour des raisons médicales ou de conviction :
- Le régime sans gluten : excluant les aliments à base de gluten, qui est un composé protéique retrouvé dans de nombreuses céréales comme le blé, l’orge ou le seigle.
- Le régime sans lactose : supprimer le lait ou les produits laitiers (le lactose est présent dans le lait de presque tous les mammifères (vache, brebis, chèvre…)).
- Le régime crudivore, appelé également « alimentation vivante » : se nourrir exclusivement d’aliments crus.
- La chrononutrition : correspond à une manière de s’alimenter selon les différents moments de la journée.
- Le régime paléolithique, fréquemment nommé « paléo » : consiste à soigner sa forme et perdre du poids en mangeant comme nos ancêtres. Riche en fruits, légumes et protéines, il bannit produits laitiers, sucres et céréales.
En France, on ne compte que 4% d’allergiques réels à certains aliments, mais les adeptes de ces régimes sont pourtant beaucoup plus nombreux. Certains restaurateurs ont d’ailleurs axé leurs concepts sur ces régimes particuliers. S’il paraît complexe de thématiser à ce point son restaurant, il paraît néanmoins intéressant de pouvoir proposer des alternatives sur sa carte pour pouvoir satisfaire une clientèle désireuse de respecter son régime.
Par Bernard Boutboul, Gira Conseil