Créé en juin 2016, le projet Euro App‘ (European Apprenticeship Programme), dont le pilotage est assuré par les Compagnons du Devoir, vise à promouvoir la mobilité de longue durée des apprentis en Europe. Depuis deux ans, 80 jeunes en ont bénéficié. Trois d’entre eux en service en salle et en sommellerie ont partagé leur retour d’expérience devant la ministre du travail Muriel Pénicaud, le 23 février.
Miriama Kreskociova, 20 ans, est originaire de Slovaquie. Elle fait partie des 80 jeunes qui bénéficient depuis deux ans du projet pilote Euro App‘, mis en place à la rentrée 2016. Pendant dix mois, soit la durée d’une année scolaire, la jeune femme est en apprentissage en CAP commercialisation et services en restaurant entre le CFA des 3 Villes et le Restaurant Quai 23 à Laval (53). « J’ai toujours voulu venir en France. Cela me permet d’apprendre la langue, de m’ouvrir à une autre culture et d’autres jeunes. Grâce à ce programme, je bénéficie d’aides (logement , etc) pour allier l’apprentissage et le travail », dit Miriama Kreskociova qui envisage plus tard d’ouvrir son restaurant dans son pays. Sophia Bérnasconi et Alex Michiellétte sont tout justes majeurs, et venus d’Italie. Ils étudient ensemble en mention sommellerie au CFA de Tours (37), mais travaillent respectivement au bistrot Les Belles Caves à Tours et au restaurant L’Océanique à Chinon (37). En tant que futurs sommeliers, ils sont venus en France en quête d’apprendre et de déguster les vins français, « l’un des plus beaux terroirs viticoles au monde », selon eux.
À l’heure du bilan Euro App’, l’initiative regroupe 36 centres de formation dans douze pays pour une mobilité de 6 à 12 mois consécutifs. Jusque là, il existait le programme « Erasmus + » pour les jeunes en CAP ou en Bac pro – 6 800 jeunes français sont ainsi partis en 2017 -, mais ils ne pouvaient rester que deux à quatre semaines. « Un temps trop court, reconnaît la ministre du travail Muriel Pénicaud. Il faut des séjours plus longs, de six mois minimum, pour avoir le temps de se familiariser avec le pays et la langue. » Ce qui n’était qu’un projet pilote visant à développer la mobilité longue des apprentis, semble prendre un autre tournant. Pour la période 2018-2020, la commission européenne a promis de mobiliser 400 millions d’euros pour financer des bourses « Erasmus pro » à 50 000 jeunes qui partiraient plus de trois mois.
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