Sacrée 3ème « Meilleur Sommelier d’Europe et d’Afrique » en 2017 et maintes distinctions, cette hyperactive arrivée en 2002 en France, a inscrit en quelques années son nom dans l’histoire de la sommellerie. Nul n’aurait pu imaginer que la détermination et la curiosité de Julia Scavo, lancée avec brio dans des études d’ingénieur, allaient la conduire dans l’univers du vin. Portrait.
Julia Scavo n’avait pas prévu de faire carrière dans la sommellerie. Née à Craiova, en Roumanie, son père, alors chercheur et universitaire en génie électrique, l’encourage durant son enfance à « toujours s’informer, être curieuse ». Sa soif d’apprendre l’emmène vers différentes activités (la danse, la musique…) et des études littéraires. Elle obtient son brevet en tant que major de promotion. Son objectif professionnel : faire carrière dans l’enseignement en mathématiques. En 2002, elle débarque en France, à Lyon (69), où elle s’inscrit à l’Université Claude Bernard et obtient sa licence et Capes. « Mais je passais mon temps libre dans les vignobles, à goûter, analyser… », indique celle qui retournera finalement sur les bancs de l’université, mais cette fois pour apprendre l’univers du vin (« ma passion »), à Suze-La-Rousse (26).
Se remettre en question
Infatigable, elle passe aussi la mention sommellerie en candidat libre au lycée hôtelier François Rabelais à Lyon, puis un BTS commercialisation boissons, vins et spiritueux à l’ICOP à Aubagne (13). Et attrape le syndrome des concours. Le premier en 2008, où elle est deuxième meilleur sommelier du Trophée de Roumanie. « J’aime me remettre en question, et l’esprit de compétition ! », poursuit Julia, qui, l’année suivante, à Vinexpo 2009, rencontre celui qui deviendra son mari et « coach », Bruno Scavo, chef sommelier à la Société des Bains de Mer à Monaco, lui-même adepte des compétitions. Ils se formeront en duo. Depuis, cette maman de deux enfants, 34 ans, enchaîne les titres, pas moins d’une dizaine au compteur (cf ci-dessous), dont deux fois en troisième position au concours A.S.I. du Meilleur sommelier d’Europe en 2013 à San Remo (Italie), et à Vienne (Autriche) en 2017.
Avec le Master of Port qu’elle vient de remporter en 2017, et auquel elle s’était déjà qualifiée finaliste en 2012, Julia Scavo signe sa première victoire en France, son pays d’adoption. Son prochain but est-il le meilleur ouvrier de France sommellerie ? « Pour la prochaine session, c’est mon mari qui s’est inscrit. Nous ne faisons pas les mêmes concours », renchérit d’emblée cette polyglotte (le roumain, le français, l’anglais et l’italien), aujourd’hui sommelière consultante à Beaulieu-sur-Mer (06). Sa détermination n’a pas de limite.
Son palmarès :
2008 : 2e meilleur sommelier du Trophée de Roumanie ; 2010 : demi-finaliste au Championnat du monde de la sommellerie à Santiago du Chili, concours d’Agecotel à Nice et des Étoiles de Mougins, vainqueur du concours Aqua Panna – San Pellegrino, demi-finaliste au Meilleur sommelier d’Europe à Strasbourg ; 2012 : finaliste au Master of Port, vainqueur du Central European Sommelier Championship en Hongrie ; 2013 : 5e au Meilleur sommelier du Monde à Mondial de Tokyo, 3e au Meilleur sommelier d’Europe à San Remo ; 2017 : 3e au Meilleur sommelier d’Europe et d’Afrique à Vienne, vainqueur du Master of Port.
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©photo Jean Bernard