C’est une sacrée nouvelle que les candidats ont reçu par e-mail, puis par courrier fin octobre… Dans un texte signé par Christian Forestier, président du COET-MOF, celui-ci explique de manière détaillée la « situation particulière, d’une part liée à la crise sanitaire et d’autre part au financement de l’examen », dans laquelle se trouve actuellement le concours Un des Meilleurs Ouvriers de France. Et cette conclusion en une phrase : « le COET-MOF a décidé de « geler momentanément » cette 27e édition. »
Une décision qui intervient peu de temps après l’annonce du COET-MOF de faire financer le concours par le biais du compte personnel de formation (CPF) des candidats salariés et par le FAFCEA des candidats indépendants – d’abord pour la journée de positionnement et/ou les épreuves qualificatives (à hauteur de 1 200 euros), puis pour l’étape finale (3 000 euros). Car l’État a en effet, depuis cette année, supprimé les subventions directes. Plusieurs professionnels sont montés au créneau, notamment via les réseaux, certains ayant lancés des mouvements comme « Objectif MOF 2022 » pour s’opposer à ce nouveau système.
Hasard ou non, cette 27ème édition est pour le moment « gelée ». Avec le Covid-19, les dates auraient été de toute manière repoussées. Seule info à date : le COET-MOF reviendra vers les candidats « avant la fin de l’année, pour vous tenir informés des modalités de mise en œuvre de l’examen. »
OCTOBRE 2020 COURRIER À L'ATTENTION DES CANDIDATS INSCRITS AU 27ème CONCOURS À l’attention des candidates et candidats inscrit(e)s à la 27e édition « un des meilleurs ouvriers de France » Chères candidates, Chers candidats, Cette 27e édition est confrontée à deux situations préoccupantes que chacune et chacun d’entre vous connaissez bien. La première situation concerne l’épidémie de Covid19 qui, malheureusement, nous oblige à beaucoup de prudence sur la conduite des plannings. Ainsi le COET-MOF, dans cette incertitude, ne peut garantir les accès aux établissements d’accueil des épreuves qualificatives avant l’été 2021. Nous sommes aussi conscients des difficultés que rencontrent les entreprises et les salariés dans bon nombre de secteurs et pour une durée estimée jusqu’à juin 2021 au moins. La seconde situation est pour le COET-MOF, une confrontation à de nouvelles conditions financières, dont la dernière réforme* modifie profondément le modèle économique de l’examen dénommé « concours un des meilleurs ouvriers de France » (UMOF). Cette réforme, dont nous apprécions le bien fondé, nous oblige à revoir en profondeur notre fonctionnement, si on veut à la fois assurer le fonctionnement d’une session en deux temps, épreuves qualificatives et épreuves finales avec une périodicité triennale et essayer de garantir un commencement d’égalité dans la possibilité de se présenter, que l’on soit employeur, artisan ou ouvrier et quel que soit le lieu où l’on exerce sa profession. Ce qui est nouveau dans cette session c’est tout d’abord l’impossibilité de recourir à la taxe d’apprentissage et par ailleurs notre volonté de mettre un terme aux plus grandes distorsions dans les achats de matière d’œuvre et dans des préparations assurées par diverses organisations. Au vu des éléments ci-dessus, il est bien entendu que le fait que vous soyez inscrits à cette 27e édition, vous permet de vous présenter à l’examen. Mais vous comprendrez que cet examen dont la mise en œuvre, mobilise des membres de jury, et le défraiement (transport, hébergement et restauration), les matières premières et la mise à disposition des lieux d’accueil, représente un coût non négligeable à hauteur de trois millions d’euros pour l’ensemble des métiers et des épreuves. En conséquence, assurer le financement de cette 27e édition et éventuellement les suivantes, nécessite de poser au préalable plusieurs principes. Tout d’abord en refusant de faire supporter la totalité du coût de l’examen aux candidats eux-mêmes, cela conduirait à fixer un droit de concourir qui serait infranchissable pour beaucoup d’entre-vous et conduirait à une discrimination financière inacceptable. Et en écartant l’idée de recourir à des sponsorings privés qui nous semblent incompatibles avec le caractère national du diplôme, cet examen ne doit pas devenir une émission de télé-réalité. Compte tenu de ces deux situations le COET-MOF a pris l’option d’essayer de mobiliser des crédits de la formation professionnelle, ce qui est réglementairement justifié, personne d’ailleurs ne le conteste, mais nous convenons de la complexité de ce montage financier et surtout pas totalement sécurisé pour l’ensemble des candidats. Le COET-MOF a donc mis en place le mode opératoire qui provoque aujourd’hui les réactions que nous partageons, et par ailleurs les deux cents premiers candidats ont confirmé nos craintes. Nous sommes donc aujourd’hui arrivés à la croisée des chemins et nous devons nous interroger sur comment financer cet examen en conservant son prestige et son rayonnement tout en améliorant l’égalité des conditions d’accessibilité et en garantissant une réelle équité dans le déroulement du processus. Le COET-MOF a repris les discussions avec nos institutions afin de trouver une solution de financement et des garanties sur la pérennité de cet examen. Nous tenons à vous informer que compte tenu de cette situation particulière, d’une part liée à la crise sanitaire et d’autre part au financement de l’examen, le COET-MOF a décidé de « geler momentanément » cette 27e édition. Nous reviendrons vers vous dans les semaines qui viennent, dans tous les cas avant la fin de l’année, pour vous tenir informés des modalités de mise en œuvre de l’examen dénommé « concours un des meilleurs ouvriers de France ». Paris, le 22 octobre 2020 Le Président du COET-MOF Le Recteur Christian Forestier *https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000037367660/